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GIANNINA

^ E BERNARDONE,

DRAMMA GIOCOSO IN DUE ATTI.

GIANNINA

ET BERNARDONE,

OPERA COMIQUE EN DEUX ACTES,

Représenté, pour la premif'ie fois, à Paris, sur le Théâtre de I'Impératrice, le 3 Octobre 1812.

Pkix : I fr. 5o c.

DE L'IMPRIMERIE DE HOCQUET ET Ci« ,

RUE I)U FAUBOURG MONTMARTRE, H°. 4-

PARIS,

Au Théâtre de l'Impêkatricê. 1812.

PERSONJGGL

GIANNINA 5 moglie di La sig, BarïlU.

BERNARDONE, Coatadino

vecchio e geloso. Il sîg. BarillL

DONNA AURORA , nipote d'Oilando , e promessa sposa di La sig. NerL

FRANCONE, capitano di

cavallerîa. Il sig, TaccJiinardi^

ORLANDO, Uffizîaled'uii

reggimento ledesco. Il sig. Angrisanu

MASÎNO , fauoi e , fratello di

Giaanina , e marito di II sig. Benelli,

LAURETTA 5 Contadina. La sig. Degregoru

Suonatori.

Servi.

La scena sifinge nelle vicinanze di Gaeta* La Musica è del signor Doraenico

ClMAROSA.

PERSONNAGES.

GIANNINA , femme de Mad. BariUL

BERNARDONE , Paysan

viçux et jaloux. M. BariUL

D. AURORA , nièce d'Or^ landoj promise en mariage à Mlle, Neri.

FRANCONE, Capitaine de

cavalerie. M. Tacchinardû

ORLANDO , Officier de

hussards allemands, M. Àngrisani*

MASINO, fermier, frère de Giannina^ et mari de M. Benelli.

LAURETTA ^ paysanne. Mad. Degregori.

Des Musiciens.

Des Domestiques.

Le scène est dans les environs de Gaéte^

La Musique est del Signor Doraenico

CiMAROSA.

Al 1 O PRIMO.

Cajnpagna ; da un lato la casa diBernardone; dalf altro il palazzo di donna Auiora^ela casa di Masino. La fonda colllna , con çeduta d\uia fortezza,

SCENA PRIMA.

GI îNNlNA seduta davand alla sua porta e lavo-- randj, BERISiARDONE e LAURETTA.

IN T nODU Z lONE.

G. Sventiirata è quella mo^lie

Che il marito lia sospettoso,

Notte e giorno lo geîoso

La sta sempre a martellar. li. Donzellette semplicette ,

Trappolar non vi lasciate;

Perché poi da maritate

Vi conviene sospirar. B. Chi non sa rhe sia malanno

Prenda moglie e poi lo dica.

Fra le spine , e fra Tortica

Deve a f rza l iposar. G. Noa ri.spondo per prudenza.

L, Oh cbe satire rabbioso !

G. L. Un marito più geloso

Non si pj'ô di te trovar. B. Ma qn fiiori a lavorare

INon sta bene. G. Si !?i/,nore.

B. Gia lo so, per far l'amore,

Per chiassare e civettar. G. Que?>t' è troppo.

L. Farli m aie.

B. Presto in casa.

G, t. Testa iiiatta.

ACTE PREMIER.

Le Théâtre représente une campagne. Dhin côté la maison de Bernardone ; de C antre , V hôtel de D, Aarora , et la piaison de Masino ; dans le fond une colline et la vue d'une forteresse,

SCENE PREMIERE.

GIANNIN K , assise devant sa porte , et travaillant , BERiNARDONE, et LAURETTA.

JNTROD UCTÎON.

G. Oh combien el:e est à plaindre la femme

qui a un mari jaloux! elle se voit tourmentée nuit et jour par ses injustes soupçons.

Jeunes fillettes, ne vous laissez pas attra- per , car quand vous serez mariées , vous soupirerez sans cesse.

B. Si l'on veut savoir ce que c'est que le mal-

heur , il finit se marier On est forcé de cou- cher sur des ronces et des épines.

G. Je ne dis mot par prudence.

L, C'ec-t un diable enragé !

G. L. On ne saurait trouver un mari plus jaloux que toi.

B. Pourquoi travailler ici ? cela ne convient

pas.

G. Pard(mnez-moi.

B. Ah! e comprends. C'est pour faire l'amour ,

pour folâtrer avec les messieurs. C'e.st trop fort, i^. Vous l'insultez.

B. ' Allons, rentre chez-toi.

G, L. Il est fou.

( 4 )

Un marito cosi tratta ! Ma vo' fargliela pagar, U Cr, Una moglie cosi tratta l >

{Ma l'avete Ma Tayete da pagar.

S GENA II.

M A SI NO, e Dettî.

M. CTie chiasso , che rumore ! o

Cbe scena è questa mai ? G. jB.)T'ho già sofleito assai. L. E troppo in verità.

M. Ch'è stato? 3

Quel briccone. . . M.{àB.)Cli hai fatto? B, La Giannina. . .

G. L. Di sera , e di mattina ^

A tormentar sta.

la

B. Ma la ragion. . .

G.L.M. Vergogna!

B . Lei sempre ...

G.L.M. Non parlare.

B. Lasciatemi sfogare/

Ch'io crepo in verità. TuxTi. Che rabbia, clie dispetto!

Già balla il mio cervello ,

E corne un molinello

Girando se ne ya.

QGiannina si getta soprauna seggiola y Jin^ gendo di cadere in svenimento,')

SCENA III.

, ^ IL C APITANO, e Detti.

iii c. Quai grida! quai fracasso ! olà ! fermate.

Donde yien tal barufFa ? Mi Abbiam bel dir, bel far, quel yillanacci^

Stapazza ognor sua mc^glie.

(4 )

3B. Traiter ainsi un mari ! mais tu me le payeras

U G. Traiter ainsi une femme ! mais il faut s'en ven";er.

SCENE IL

M A S I N O et les Précédens. '

M. Quel bruit! quel tapage! d'où vient cette

dispute ? G. (a J5.) Je suis lasse de souffrir. L. ' C'en est trop , en vérité. M. Mais qu est-ce donc ?

Ce mauvais sujet. . . M. B.) Qu as-tu fait ? B. Giannina veut absolument. . .

h. G. 11^^ tourmente soir et matin.

B. Mais la raison ...

G. L. M. C'est affreux.

B. C'est elle qui toujours. . .

e. L. M. Tais-toi.

B. Laissez-moi parler ; car j'étouffe , ma foi.

TOUS. Quelle rage! quel dépit ! ma tête s'en va, je sens qu'elle tourne comme un moulinet. ( Giannina se jette sur un siège y feignant de s évanouir, )

SCENE m.

Le CAPITAINE et les Précédens.

juE c. Quels cris ! quel vacarme! quelle est la

cause de cette querelle ? M, On a beau dire et beau faire , ce malotru

maltraite toujours sa femme.

( 5 )•

IL G Ov' è côstei ?

B . Sta dove sta ; che cosa importa a lei? IL c. A me cosi rispondi? L. Perdonate.

La creanza costui non sa che sia,

E poi patisce il mal di gelosia. IL c. Che bestia ! B. Sna boDtà. G. (^ffè ci ho gusto.)

M. Lccola quà j sign>re.

Fer colpa sua svenuta. ]LC. (^Accostandosi) oh poverina !

Quant' è leggiadra! a lei con quest' essenza

Porgiam tosto soc corso. B. Non 8' incommodi. ilc.(c5,) Sta zitto. B. (Oh che paiienza ! )

IL c. Par che rinyenga. G. Ohimè !

B.(a C.) Ma non s' accopti tanto. ]L c.(àB, Minacciandolo.) Taci, se no. . . G, (Lo voglio far crepare.)

IL c. Villani,olà accorrete,(i/eng07io due contadinï)

Portiamola in sua casa. B . . Tocca a me. 3L c. Scostati , o ti bastono. B. Mille grazie. L. Amica sventurata ! M. Povera mia sorella ! IL C. Natura non potea farla pîii bella.

(l contadini la tntsportano in casa; il capi- tano lases^uita.) . Che bontà ! che pietà ! che cor sensibile !

entrar anch' io. . . M. Sei matto ?

Egh' saria capace

Di romperti le braccia. Addio, cognato. L. Addio. B. Dove andate ?

M. Servir dobbiamo certi forestieri,

leri quà giunti, e a noi

Diretti d^l padrone.

( 5 )

lE c. est-elle T

B. Elle est elle est ; que vous importe ?

LE Tu oses me répondre ainsi ?

L. Monsieur, pardonnez-lui. Il ne sait pas

vivre, et de plus, il est sujet à des accès de jalousie.'

LE c. Uimbécille !

B. Vous êtes bien honnête.

G. ( j'en suis bien aise. )

M. La voici, monsieur. Elle vient de se trou-

ver mal, et c'est lui qui en est la cause.

LE c. ( En s' approchant, ) La malheureuse !

qu'elle est jolie ! tâchons de la secourir avec cette essence.

B. Ne vous donnez pas cette peine,

LE c. ( y4 Ber, ) Tais-toi.

B. ( Je n'y tiens pas. )

LE c. Il me semble qu'elle va un peu mieux.

G, Hélas !

B. ( au Cap ) Ne vous approchez pas tant,

LE c. Ber. en le menaçant.) Tais-toi , si non... G. ( Je veux le faire crever de rage. )

LE c. Paysans , holà ' a ccourez-ici : aidez-moi à

la porter chez-elle. B. C'est à moi.

LE c. Eloigne-toi, ou je t'assomme à coups de

bâton. B. Mille grâces.

L. Malheureuse amie !

M. Ma pauvre sœur !

LE c. La nature n'aurait pu Fembellir davan-

tage.

( On la porte chez-elle ; le Capitaine la mit, ) B. Quelle bonté ! quelle pitié ! quelle âme

sensible! ie veux entrer anssi. . . M. Es tu fou ? il est capable de te casser les

bras adieu , mon frère. L. Adieu. B. allez-vous ?

M. Nous devons servir des étrangers qui sont

arrivés ici hier, et qui nous ont été envoyés par nQtre maître.

(6)

3* (^Guardando dalla porta, a Masinoy Osserva, osserva

Che smorlie ei sta facendo con mîa moglîe, M. Lascialo fare ; se non hai giudizio ,

Bernardone , tu cadi in precipizio.

(Parte con Lauretta.} B . entrare ad ogni costo.

SCENA IV.

BERNARDONE, il CAPITANO.

ILC. Allegramente.

L*essenza ha fatto efFetto. B. Si si; ma in quella casa

Più non s' entra per Bacco. îL c. Chi lo dice?

B. Lo dice Bernardone.

ïL c. Che dritto hai su colei ?

B . Che dritto ? ell' è mia moglie , întende lei ?

IL c. (Sospira.) Tua moglie, eterni Dei!

B. Cos'ha? si sente mal ? un d' essenza Lo guarirà; ritorni al suo quartiere ; Quest'aria, a quel che par, non gli è propizia.

IL C. Tu suo ma rit 0 !

B. Si signore. E sordo ?

L c. Perché si ingiuste siete, o stelle ingrate, E un si raro tesor non gli involate

{ Parte.)

Un bel tesoro in ver ! mattina e sera

Mi fa inghiottir veleno . . .

Ho visto quanto basta ;

Bisogna omai tener ben gli occhi aperti^

Non lasciarla mai sola; e pria di tutto

Andar ad ordinare un catenaccio ,

Che grosso e lungo sia corne il mio braccio.

{Parte.)

B. Mas. regardant par la porte. ) Re-

garde , regarde que de grimaces il fait à ma femme.

M. l aisse le faire *, si tu n'es pas raisonnable,

mon cher Bernardone, m tomberas dans le -précipice. { Il sort avec Lauretta. )

B, Je veux entrer à quelque prix que ce soit.

SCENE IV.

BERNARDONE, le CAPITAINE.

liE c. Vive la ]oie ! l'essence a produit un bon effet. B. Oui , oui ; mais par la sambleu , ou n'en-

trera plus dans cette maison. I.E c. Qui dit cela ? B. Bernardone.

LE c. Et quels droits as-tu sur cette aimable per- sonne f

B. Quels droits ? elle est ma femme , enten-

dez-vous ?

liE c. ( En soupirant. ) ta femme , grands dieux !

B. Qu'avez-vous, monsieur ? vous vous trou-

vez mal ? prenez un peu de votre essence , cela vous fera du bien ; retournez à votre quartier; cet air, à ce qu'il paraît , ne vous est pas propice.

LE c. Toi , son époux !

B. Oui, Monsieur. Etes-vous sourd par ha-

sard ?

LE c. Destin cruel , pourquoi es-tu si injuste ?

pourquoi permets-tu que ce grossier person- nage , soit l'heureux po.^sesseur d'un trésor aussi précieux l ( Il sort. )

B. Un beau trésor, ma foi ! elle me fait enra-

ger du matin jusqu'au soir. . . J'en ai assez vu. . . il faut désormais tenir toujours les yeux bien ouverts , ne la laisser jamais seule; et avant tout il faut aller ordonner un ver- rou aussi gros et aussi long que mon bras, ( Il sort. )

(7)

SCENÀ V, D. AURORA, ORLANDO.

D U E T T O.

Che bel piacere

Da la verdiira !

E un bel godere

Questa fresciira,

Gran bel diletto

Ch' è 'l passeggiar.

Che bel mestiere

State soldate ;

Che bel vedere

Truppe accampate.

Sentir trombetta,

Tambur suonar !

Tai'apatà y tarapatà.

Fra qiieste piante

Di grato odore

Mi sento il core

Già consolar.

lo State amante,

Guerra e rnmore

Questo niio core

Far rallegrar. Caro signor mio zio, Perchf^ meco tedesco voi parlate? Fer dirti il ver, raia cara nipoti^ia, Benrhè tni piaccia ancor la patria mia, lo sr ordarnii non so dell' Ungheria. Chi mai crediito avria^ Ch' il signor Capitano , Senza ragione alcuna , A me mancasse di parola? Ed io,

Appena mel srrivesti,

Dal "olotiel presi licenza, etosto

In DObta y r^oine sai ,

Dali' Uiiglieria a Napoli volai.

( 7 ) SCENE V- D. AURORA, ORLANDO. DUO.

A. Qu'il est doux de respirer l'air de îa cam-

pagne ! quelle fraîcheur déliciéuse ! quelle charmante promenade !

o. Qu'on est heureux d'être militaire ! Qu'il

est peau de joir soldats enpataille , d'enten- dre trompettes et tambours ! Tarapatà, tara- patd.

A. Les doux parfums des arbres et des fleurs

raniment mon cœur.

o. Moi , i'aime la guerre ; le bruit des armes

réjouit mon cœur.

A. Mon cher oncle , dites-moi , pourquoi me

parlez-vous moitié allemand ?

o. A te dire vrai , ma chère nièce, c'est que

malgré l'amour que je porte à ma patrie, je

ne puis pas oublier la Hongrie. A. Ah î c'est différent. Qui aurait jamais cru

que monsieur le capitaine manquât ainsi à sa

parole sans aucune raison?

o. Dès que tu me l'écrivis , je demandai un

congé à mon colonel. J'ai quitté de suite la Hongrie , comme tu sais , j'ai pris la poste , et je me suis rendu promptement à Napleâ.

( 8 )

Ji. Grata son.

o. Noi ^iani giunti in Gaeta Jeri sera, e dentr og£î;i 11 capitan Francon ti sposerà, O, tartaifel ! con me discorrerà.

À. Colla fcua compagnia,

Sei mesi fa, fu qui spedito, e a quanto lo gli bo scritto più volte Di risponderemai non s'è degnato. Certo d'iia'altra qui s' è innamorato.

O. NoTi dubîtar*^ o cara; ho fatto al monda

Duelli ottantanove , e presto spero D' arrivare a novanta.

SCENA VI.

MASINO, eDetti.

M. Ben tornati ,

Signori, dal passeggio. A. Ti salnto , fattor.

o. ^ Tite , Masine ,

State molto lontan caste! fortezza.^ M. Vn miglietto di strada vi sarà. o. Va pen ; or or colà meco verrai. M. Saiô pronto à servirla. li. Signor Zio,

Vi lascio , e vado ariposarmi. o. Addio.

( A Mas. ) Accompagnala a rasa, e m'aspetta. Intanto io resto a meditar vendetta^ ( D, Aurora , e Masino partono, )

SCENA VII.

ORLANDO.

Orsù , ficiabola mia famosa e forte ,

Preparati fra poco

A farmi rispettar , corne al passato ;

Oltraggio al mio ca»ato

No che soffrir non sOj

( 8 )

Je vous en sais bon gré.

Nous sommes arrivés à Gaë'te hier au soir, et le capitaine Francone t'épousera aujour- d'hui même , ou tartaifel , il aura affaire à moi.

On l'a envoyé ici avec sa compagnie , il y a à peu près six mois ; je lui ai écrit plusieurs fois , il n'a jamais daigné me répondre. Ah ! je suis sûre qu'il a une autre maîtresse.

Sois tranquille , ma chère nièce , depuis que j'existe , j'ai déjà eu quatre-vingt-neuf affaires d'honneur , et j'espère arriver bientôt à la quatre-vingt-dixième.

SCENE VL

M A S I N O , et les Précédens.

Serviteur , vous voilà donc revenus de votre promenade ?

Bon jour, mon cher fermier.

Tite y Masine , le château fort est-il bien éloigné d'ici ?

Il y a à peu près une demi-lieue.

Cest pon: tu y viendras pientot avec moi.

Je serai prêt à vos ordres.

Mon cher oncle, je vous quitte; je vais me reposer.

Adieu, ma nièce. ( a ) Accompagne- à la maison , et attends-moi. Cependant , je vais songer à la vengeance.

( Aurora et Masino sortent, )

SCENE VIL

O Px L A N D O.

Allons , sabre fameux et invincible , c'est à toi à me faire respecter comme je l'ai tou- jours été jusqu'à présent. Je ne souffrirai ja- mais que moA illustre nom ait la moindre

(9)

Aquesto braccio , aile percosse sue Ogal canipion , fortezza , o torrione Tosto cède , e dirocca ; Temerben ci facciamquando ci tocca.

.4 RU.

Quando vado a duello , a batî:aglia , E niibevo ima buona boîtiglia , Sono il primo a scaiar la niuraglia , Con vaior \ o il nemico a sîidar. Spacco teste, fracasso, dirocco; Me ne rido , se fo se un Rinaldo ; Mai non tremo , aile botte sto saldo , S'anche in pezzi mi sente tagliar. Foi restando vincitore, Con gli aniîciair osteria , Tutti quanti in conipagnia ' Ci mettiam cosi a cantar. Trinche vaine , e star contento. Pone amii e , allegramente. Trinche , trinche , camerate , Trinrhe noifa trionfar. Son soldato valoroso , Questa sciabla non isbagiia , E col braccio mio famoso Quando punge , e quando taglia y Corne un rapido torrente Fa di morti un a catasta ; Quà rovina , e dévasta, E da ciina sino al fondo Tutto il mondo fa tremar. ( Parte. ) "

SCENA VIIL

GI ANNIN^.

Bernardone non torna - che vuol dire ? La cosa è strana assai : î^on mi lascia mai sola sempre grida , Sempre di me ha paura :

(9)

tache. T^es héros , les forteresses , les rem- parts, tout cède aux coups mortels de mon bras formidable. Quand il, le faut, nous savons nous faire craindre et respecter.

A I R.

Quand je me trouve à un duel , à une ba*" bataille , et que j'avale auparavant une bonne bouteille , ie monte le premier sur les rem- parts, et plein de valeur, je cours défier îennemi. Je fends les têtes, je détruis les mu- railles, je brise les rochers, j'aurais affaire avec Renaud, j'en rirais; je ne tremble ja- mais; je résiste à tous les coups. Je brave tous les dangers , même quand on me met en pièces. Ensuite , quand j'ai remporté la victoire, je m'en vais au cabaret avec mes amis, et nous chantons tous ainsi. Trinké i/aine et vive la joie. Trinquons , trinquons mes camarades ; c'est en trinquant souvent quon devient invinclhLe. Je suis un soldat très- valeureux ; ce sabre est infaillible; et lorsque guidé par mes bras fameux , il blesse d'estoc ou de taille, semblable à un torrent rapide, il accumule les cadavres; il écrase, il détruit , il fait trembler tout l'univers.

(Il sort,)

SCÈNE VIIL

GIANNINA.

Bernardone ne revient pas. Qu'est-ce que cela signifie ? C'est une chose bien extraordi- naire. — il ne me laisse jamais seule , il gronde

E proprio una continua seccatura. '

Ma punirlo saprô; d'esser geîoso

I.o voglio far pentir. Qui fuori intanto

Sediaui per aspettàrlo.

Su da brava Giannina*, lavorando.

Mi voglio divertire anc he a cantare

Per farmi un p6 la collera passare.

CANZONE.

La moglie quand' è buona è sempre quella;

]Non val ricchezza ppr farla cadere ;

Ma se il marito a torto la martella ,

La testa un giornq gli puô far dolere.

Con il trinche triuch te tra.

La fortuna del geloso

Colla luna sempre va.

Gelosi marilati deh sentite !

Le niogli mai riêtrette non lasciate ;

Perché quanto voi più le custodite ,

Le porte allora son più spalancate.

La fortuna , etc.

SCENA IX.

ILCAPITANO, edetta, indi BERNARDONE ,,e M A S I N O.

3L c. Viva , viva Giannina ; hai ne] cantare

Veramente una grazia che innamora. G. Cosa ho da far;' vi sono tante e tante,

Che cantano per spasso e per diletto;

Ma io canto per rabbia, e per dispetto. IL c. Forse per tuoniaiito? G. A tutte 1 ore

Ei disperar mi fa. IL c. Grari villanaccio!

B. ( Ho gia ordinato un grosso catenaccio )

Oh diavolo! mia moglie e il capitano In ronferenza stretta. . . Mio cognato a chiamare io corro infretta,' Eccolo appunto. [ a Mas, ] Zitto.

( 10 )

toujours, il a toujours peur que je ne la trompe; il ne cesse de m'ennnyer ; mais je saurai le punir ; je veux qu'il se corrige de sa jalousie. En atteadant , assej'ons-nous ici , jusqu'à son retour. C ourage , Giannina, tra- vaillons , et tâchons de fc.re passer la rage eu chantant.

CHANSON,

Lorsque la femme est sage , on a beau faire elle est toujours la même ; elle sait résister à toutes les richesses du monde. Cependant, si le mari la tourmente toujours sans raison , il peut arriver qu'à la fin , las.-e de souffrir, elle se venge sur la tête de son époux avec le trinche , trinchete ira. Le destin du jaloux suit les phases de la lune. Maris jaloux , écoutez- moi : ne rendez jamais es<:]aves vos moitiés ; car dès que vous fermerez les portes , elles trouveront le moyen de les ouvrir. Le des- tin^ etc.

SCÈNE ÎX.

LE CAPITAINE et les Précédents; ensuite BERNAR- LONE et MAMNO

L. c. A merveille , 'Giannina ; vous chantez avec

une grâce charmante.

Cr, Que puis-je faire? on chante ordinaire-

ment pour son plaisir; moi, je chante de colère et de dépit,

L. c. C'est votre mari qui en est la cause ?

G. Il méfait enrager à chaque instant.

L. c. I>e gros rustre !

B. ( Je viens d'ordonner un gros verrou. )

Oh diable ! ma femme et le capitaine en séance secrète. Allons vite chercher , mon beau-frère. Ah ! le voici ( ( à Mas. ) i^aix !

( " )

M. Che cos' hai ?

B. Specchiatî un poco , che lo vedraî. IL c. Cara , vorrei. . . B. Cara. . . hai sentito ? a Mas, ]

M. Ebbene ?

Che maie c' è ? 3L c. Se nioglie tu non fosti

Di q'^ei vecchio sguajato ,

Ti sposerei ben \ôlenlfier. . G. Saria

Per me una gran fortuna. B. (A Mas. } Che ti pare ?

Mr Qne!lo ch' è vero non si pub negare. IL c. Si bc lia e amabil sri ,

Ch' ap[)ien felice ogoor stato sarei. G. Troppa bo ità !

IL Su quesîa man tel gïuro. ( Baciandole la

mano. )

B. ( Al Mas. ) I a n le barîa , il \ edi ?

M. Cosi far snole un cavalier garbato. B. Vanne a farti sqoartar , caro cognato.

(A Cap. ) Oh ! mio marito. . . IL c. Non averpaura. B. ( Avanzandosi, ) Servitor suo.

IL c. Che vuoi ? B. Voglio la moglie mia.

( A Gian, ) Animo , presto a casa , fras*

concella.

IL c. Scostaîi, ignorantarrîo.

Quando a un aniabil donna

Un ufîizial favella, perdecenza

Il marito sta indietro. M, Dicebene. B. ( A Mas ) Bravîssimo !

IL c. Rîngrazia pur la sorte,

Che devo andar fra poco alla fortezza

A dare un' ordinanza ,

Perché ver noi la sera ornai s'avanza. B. E se no , che farebbe ? IL c. A tuo dispetto

Tutta la notte io qui vorrei passare

A ridçr con tua moglie , ed a cantare.

( " )

M. Qu as-tu donc ?

B. Regarde-là, tu le sauras.

c. Ma chère, je voudrais. . .

B. Mas. ) Ma chère , . . entends-tu ?

M. bien ! quel mal y a-t-il ?

li, c. Si tu n'étais pas mariée avec, ce maudit vieillard, je t'épouserais bien volontiers,..

G, Ce serait un grand bonheur pour moi...

B. Mas ) Qu'en dis-tu ?

M. On ne peut pas nier ce qui est vrai.

L. c. Vous êtes si ;o]ie, si aimable^ que j'aurais

été parfaitement heureux G. C'e.st un excès de votre bonté.

LEL. Je voua le jure par cette jolie main.

( Lui ba sant la main. ) B. Mas. ) Vois-tu ce qu'il fait ï il lui baise

la main.

M. C'est ce que doit faire un gentilhomme bien

élevé.

B. Va-t-en au diable , mon cher frère.

G. ( au Cap ) Oh ! voici mon mari . . .

liE c. Ne craignez rien. B. ( s' avançant ) Votre serviteur.

i^E c. Que veux-tu t

B. Je veux ma femme. ( à Gîan. ) Allons ,

rentre tout de suite dans la maison , maudite coquette.

liE c. Retire-toi , grand nigaud ; lorsqu'un ofE- cier parle à une femme aimable , la décence exige que le mari rèste en arrière.

M. Monsieur a raison.

B. ( à Mas> ) A merveille.

LE c. Remercie le sort qui me force d'aller bien- tôt à la forteres.^e , pour y donner des ordres; car il est déjà tard.

B. Et sans cela , que feriez-vous ?

LE c. Je voudrais , malgré toi , passer ici une partie de la nuit à rire et à chanter avec ta femme.

( )

G, Corne ! cantar sapete ? IL c. Si cariria.

Vuoi sentire da me una canzoncma? B. - Finiscila , Giannina. IL c. (A Gîan/)MsL noi altri uîïiziali

Cantiamo per lo più sempre in franceae ,

Tu non l'iatenderai. G. î.h non importa.

lo senîirô ja voce.

(Al Cap. ) Si fatardi, Signor. M, Friidenza , o aniico

Senti ani la canzoncina. IL c di piace

Di non aver il niio Fianto traverse ;

Ma Êuppiirà il bastone.

Sentite il ritoi'nel , fate attenzione.

Q UART ETTO.

Liroity lillera

Liron , lira.

Vous êtes ma chère ,

Giannina , aimable ,

La belle mère

Du dieu d'amour, G. Liron , lilL ra ,

Che bella voce ,

Che dolce canto !

Mi piace tanto ,

Segiiite ni, M. ' ah I ah ! ah ! ( ridendo. }

Liron lillera,

Crepar mi sento ,

Non posso più. B. Crepar mi sento ,

]Non posso più. IL c. T ou> (tes / ouvrage

L a p^u^ dïlecte y

l a plus parfaite

De la T<ature. M. S'arrabbia questo. )

Sentiamo il resto ,

Seguite sù.

( I. )

G. Comment! vous savez chanter?

LE c. Oui, ma chèxe; désirez-vous entendre une

petite chanson 1* p. Giannina, prends garde à toi...

liE c. (a Gian. ) Mais nous autres officiers, nous

chantons presque toujours en français; voua

ne comprendrez pas. G. Qu'importe i' j'entendrai la voix.

B. (au Cap.) Monsieur, il est tard.

M. (a Bei\ ) Mon ..mi , sois prudent,

écoutons la petite chanson.

LE c. Je suis fâché de ne pas avoir ma flûte tra- versière ; mais ma canne m'en tiendra lieu. Ecoutez la ritournelle... Attention.

(QUATUOR,

L''ron lillera , liron lirù. Vous éfes , ma chère Giannina aimable , la belle mère du dieu d'amour.

G. Liron lillerà. Quelle jolie voix! quel

beau chant! J'en suis ravie , poursuivez, je vous en prie,

M. {riant.) Ah! ah! ah! ah! liron lillera;

j'étouffe , je n'en puis plus , j'étouffe de rage ; je n'en puis plus.

LE e. Vous êtes l'ouvrage le plus dilecte , le plus parfait de la nature,

M. (Comme il enrage.) Ecoutons le reste.

Monsieur, daignez continuer»

( i3 )

B. Cammina a casa,

La vuoi finire ?

Che quel sentire

Non voglio più. ïL c. Che gran viilano !

Non hai rossore ?

Un seccatore

Davver sei tu, B. Ma l'ordinanza?

itiC. M. G. Non ha ci'eanza. B. Ma la fortezza ?

IL c. M. G. ( he rustichezza ? B. Ma 1 ora è tarda.

ILC. M. G. Che turluîù !

Un seccatore

Davver sei tu. B. Crepar mi sento

Non posso più.

( Ber. Gian, Mas.partono, )

SCENA X.

IL CAPITANO.

Di servir Marte io degno non sareî, S' a quel vecchion gel os > ]Son dassi una lezion. Del vago sesso Difensori noi siamo , ed a noi «petta Di punir chi l'oiFende. EU' è bi cara. Si araabil , si gentile, e si vezzosa, Ch' a primo aspetto in core ' Un vivo desta ed amoroso arciore.

ARIA.

Quel suo leggiadro vîso

Desta TafTetto in seno ,

Quel labbro e quel sorriso

Inspira un doice amor.

Son le sue luci belle

Splendide più che stelle,

Wel sguardo un ciel sereno

Par di veder ognor. ( Parte, )

( i5 )

», Rentre dans la maison . . . ne te le fais pas

dire davantage... Je ne yeux plus l'entendre chanter.. .

LE c. Comment ! maudit rustre , n'as-tu pas honte a-t-on jamais vu un homme plus fâ- cheux 1*

B. Mais les ordres que vous devez donner ?

LE c. M. G II ne sait pas vivre. B. Mais la forteresse ?

L. c. M. G. Quelle grossièreté ! B. Mais il est tard.

LE c. M. G. Le vilain bourru ! il est aussi grossier

qu'ennuyeux. ]|. Je crève de rage . je n'en puis plus.

( Ber, Gian, Mar. sortent^ )

SCENE X.

LE CAPITAINE.

Je serais indigne de suivre les drapeaux de Mars , si je ne donnais pas une boime leçon à ce vieillard jaloux. iSous sommes les dé- fenseurs du beau sexe , et nous devons punir ceux qui l'offensent Elle est si aimable, si gentille et si jolie, qu'au premier abord elle inspire les plus tendres sentimens.

A 1 H.

On ne peut résister aux attraits séduisans de sa figure. Son doux sourire pénètre l'ame du plus ardent amour. Ses beaux yeux brillent du plus vif éclat j son regard annonce la pu- reté de son ame, ( il sort. )

4

( 4 )

SCENA XL . BERNARDONE, e GIANNINA.

B. Adesso ch' è parlito il capitano ,

Faremo i nostri conti, bricconcella.

G. . Che conti ?

B. Conti grossi ; lo tutto intesi.

G. Ci ho giisto.

B, Sfacciatella !

G. NuUa dissi di mal.

B, Che si corbella î

Dire ch' il sposeresti volontieri , Se libéra tu fosti I

G. E perché no ?

B. Dunque , se me n'andassi alF altro mondo^

Tu ci avresti piacer ? G. IN on dico questo.

E. E il bacio sulla mano ?

G. Fu una sua gentil ezza.

Geytilezza. - Oh che strega 1

Se non mi trovavo ,

Dio sa cosa accadeva ! G. Chi mal fa pensa maie. ^

B. E quel liron lillera^ e la canzone?

a, La cantb per dar gusto a Bernardone,

33. (hilo prego di darmi questi gusti?

G. Fu tutta sua bontà. B. Che miiso franco !

Oh in somma sono stanco ,

E se non cambj vit a ,

In Africati mando , od in Turchia. G. Volesse il cielo ! Meno sventurata

La povera Giannina allor saria. B. Si puô sentir di peggio ? In mano ai Turchi

Essa meglio staria. G, Sazia giammainon sei di tormentarmi. B. Sazia giammai non sei di ciyettare.

G* Che bugiardo !

»• Sei furba \ ma so tutto.

( 4 )

SCÈNE XL BERNARDONE et GIANNINA.

B. A présent que le capitaine est parti , nous

allons faire nos comptes , petite friponne l G. Quels comptes

B. Des grofc comptes * j'ai tout entendu*

G. J'en suis charmée.

B. Petite effrontée !

G. , Je n'ai pas dit de mal.

B. Comment ! tu lui as dit que tu l'épouserais

volontiers si tu étais libre... G. Eh pourquoi pas?

B. Tu serais donc bien aise si je m'en allais

dans l'autre monde ? G. Je ne dis pas ça.

B. Et le baiser sur la main ?

G. C'est une gentillesse de sa part.

B. Une gentillesse ! îa coquine ! Si par hasard

je n'avais pas été , Dieu sait ce qui serait

arrivé.

G* ' ( elui qui agit mal , pense que les autres

font de même. B. Et ce liron lillera , et la chanson ?

G. Il l'a chantée pour te faire plaisir.

B. Et qui Fa prié de me faire ce beau plaisir ?

G. C'est par bonté.

B. Quel front I ( h î je te répète que je suis fa-

tigué de souffrir tes caprices, et que si tu ne te corriges pas , je t'enverrai en Afrique, ou en Turquie.

G. Dieu le veuille ! la pauvre Giannina serait

beaucoup moins malheureuse. B. Quelle horreur ! elle serait mieux chez les

Turcs que chez moi ! G. Tu ne cesses jamais de me tourmenter.

B. Tu ne cesses jamais de faire la coquette.

G% Tu es un menteur.

Tu es bien rusée ; mais je sais tout.

( i5 )

fi. Tanto geîoso sei, ch' ognor travedi. B. E quand o fai la bella, la galante

Con Tizio , e con Serapronio,

Quando dalla Enestra

Fai Tocchietto a Cecchino , e a Marcantonio, Et cetera , et cetera. . . Travedo allor ? G,. Che orribili menzogne !

Tu mi vuoi far crepar , vecchio malnato, O rabbia ! o rio dolor ! o awerso fato !

DUETTO.

Non temer , crudel tiranno , Mi vedrai morir d'afFanno ; Mesta voce al cor mi dice^ Ch' infeline ognor sarb. Calma ornai sperar non lice Sempre sempre io sofFrirô. B. Ed io pure presto presto

Crepero di gelosia; L'esser buono ah quanto nuoce î

10 tradito ognor sarô. Ma lo dico a bassa voce

11 bastone adoprerô. o. Che ? davvero ?

E. Davverone.

G. ( Ah ! se trovo Toccasione,

V6 servirlo corne va ) B. ( Non v'è scampo , in conclûsione

11 baston s'adoprerà.

Siil suo conto Bernardone

Quante quante mai ne sa ! ) G. Dunque gnerra ?

B. Guetra a morte.

G. Pin non m'ami ?

B. ]o ti detesto.

G. Sta a sentir la conclusione.—

Vuoi ch* io parli ? Si o no ? Parla pure , si si si. G, Sappi dunque in due parole,

Ch'il tuo grugno è brutto assai;

(»5)

G. Tu es si jaloux que tu vois toujours de

travers.

B. Et lorsque tu fais la belle, la galante avec

tout le monde, quand de ta fenêtre tu fais les yeux doux à François et a Marc Antoine, vois-je de travers ?

c. Quels horribles mensonges ! maudit jaloux,

tu veux me faire crever. O rage ! O douleur ! O destin trop cruel.

DUO:

N'en doute pas , tyran barbare , tu me verras mourir de douleur; une voix plain- tive retentit dans mon rœur , et me dit que je serai toujours malheureuse. J'espère en- vain de jouir d un instant de calme. . . Je ne cesserai jamais de souffrir. B. Et moi aussi je crèverai bientôt de jalou-

sie. Ah qu'on a tort d'être trop bon ! je serai toujours trompé , mais ie le dis à demi voix, j'emploierai le bâton,

G. Quoi ? vraiment.

B. N'en doute pas.

(î. ( Ah! j^i l'occasion se présente , je veux

l'arranger comme il faut. )

B. ( Il n'y a pas d'autre moyen , il faut em-

ployer le bâton. Ah ! je n'en sais que trop sur son compte.

Gr. Tu veux donc la guerre ?

B. Oui , guerre à mort.

G. Tu ne m'aimes plus ?

B. Je te déteste.

G. Ecoute un peu la conclusion. . . Veux-tu

que je parle ? oui ou non ? B. Je le veux bien , parle.

Gr. Je vais te le dire en deux mots , écoute :

ta figure est très-vilaine.

C i6>

Che non fosti degno mai Délia miafedeltà. Vanne via , figura gotica^. Ch' io non t'amo in verità. Di tuo genio io p'ù non sono , E b^n chiara la ragione ; A te solo il sior Francone Di piacere ha l'alto onor; Ma vo roniperti il mostaccio , Se parlargli ardisci ancor. Ab bri^cone furfantaccio ! ( he t ti scotta ? Tu mina c ci ? Oibo , oibb. Corne no ? Ma no , ma no.

Oh che rabbia ! oli che dispetto î Vedernii maîtrattata Da questo mascalzone ! Quel ceffo da scimmione Gli voglio ben sgrafiiar. » La gatta maliziosa Va tanto intorno alV unto, Finchè poi viene il punto, Ch' il pel v' ha da lasciar. (Partono,)

SCENA XII. IL CAPITANO con seguito di granatieri.

Bel bello qui m'avanzo

Per sentir se l'amico

Strapazza la consorte.

Voce alcuna non sento ,

Chiu.sa è la porta, ed ogni lume è spento.

Ami^i , un altro giro

Facciamo qui di dietro ail' orticello ,

Ch' è contiguo alla casa; atierii bene

State pur voi , e in caso che sentiamo

Il vecchio a strepitare

In arresto da noi s'ha da portare.

(Paria w.)

e.

B.

o.

B. G. B. G,

».

_ ( ï6 )

■G, ^ Tu n'as jamais été cligne de ma fidélité tu €s aussi laid que méchant, et je ne puis pas te souffrir.

B. Je n'ai pas le bonheur de te plaire à pré-

sent ; la raison en est bien simple ; il n'y a que le sieur Francone , qui ait cet honneur la ; mais prends garde à toi , si tu oses lui parler encore , je te coupe la figure.

G. -Ah ! coquin ! scélérat !

B. Eh quoi ! cela te déplait ?

G. Tu oses me menacer ?

B. Pas du tout.

G. Comment ?

B. Pas du tout.

G. Quel dépit ! quelle rage ! me voir toujours

maltraitée par ce maraud ! oh le maudit singe ! je veux lui déchirer la figure.

B. La chatte rusée rode tant autour du buf-

fet qu'à la fin elle y laisse son nez et ses pattes. ( Ils sortent )

SCENE XII.

Le CAPITAINE , avec des Grenadiers.

Je viens ici en cachette pour savoir si Bernardone maltraite ^a femme. Je n entends personne ; la porte est fermée, . . La lumière est éteinte. Mes amis, faisons un autre tour derrière ce petit jardin qui touche à la mai- son. Ecoutez bien ; si le viei lard fait du tapage , il faut l'arrêter, ( Ils sortent, )

( ^7 ) SCENA XIII.

GIANNINA, poiMASINO.

«. DaA"v-er che Bernardone

Mi da da sospettar; se n'entra in casa, Non parla afFatto , e in letto va a dormire. Vo andar da mio fratello Per prendere parère ; intanto aperta Lascio la porta, e questa di Masino Pian piano battero.

M. Chi è ?

G. Son io.

M. Giannina ?

G. Zitto.

M. Di : vi son de* guai ?

G. Apri presto la porta, e lo saprai.

(^Masino apre, e Giannina entra in câsa.')

SCENA XIV.

BERNARDONE, dalla sua porta, mezzo ves- tito , con un lume in mano , indi Orlando e D. AURORA.

FINALE.

B. Qui non è.. neppure in casa !

Porta aperta , ed a quest' ora ! E scappata la signora , E tradito sono già ; Ma la porta io \o serrare, E sarà quel che sarà.

( Entra e chiude laporta,) Zitto zitto. . . pian pianino ; Torno qui per un momento , Ma rumore alcun non sento ; O che dorme , o cheto sta. Di sua moglie la sventura M' ha comraosso in verità»

( ^7